CAC 40 ET REPORTING INTÉGRÉ : UN BON CRU 2018
Nous avons étudié les pratiques du CAC 40 sur le dernier exercice clos, c’est-à-dire dans l’ultra majorité des cas, au 31 décembre 2018. 22 entreprises sur 40 utilisent le mot « intégré » la couverture de leur support ou pour le chapitre 1 de leur document de référence. Contre 20 entreprises l’année dernière.
Sur ces 22 entreprises, deux apposent l’adjectif intégré au premier chapitre de leur document intégré (Total et Air Liquide). Trois publient un rapport annuel intégré (Orange, ArcelorMittal et Pernod Ricard). 17 publient un rapport intégré. Deux publient un rapport annuel et un rapport intégré (Capgemini et ArcelorMittal). Sept publient un rapport RSE dont deux rapports climat.
Le rapport intégré devant se caractériser par sa concision, ils le sont presque. Concis. 66 pages en moyenne pour le rapport intégré. Cette minceur s’est propagée au rapport annuel, qui fait même mieux à 64 pages. Le document de référence, lui, explose à 402 pages. Et encore, dans le secteur bancassurance, ces documents pèsent 600 pages.
Côté sponsors, le rapport intégré migre chaque année de plus en plus haut. Sept PDG, cinq présidents et leur directeur général, trois directeurs généraux, un PDG et ses principaux directeurs, un directeur général stratégie.
Côté contenus, précisons tout d’abord que certaines entreprises ne publiant pas de rapport intitulé rapport intégré, communiquent néanmoins de nombreux éléments constitutifs du cadre de référence de l’IIRC. L’inverse étant vrai également. Ainsi, nous avons recensé :
– 26 entreprises publiant un modèle d’affaires illustré ;
– 15 expliquant de manière chiffrée le partage de leur création de valeur ;
– 13 tentant de chiffrer, même partiellement, leur impact ;
– 32 publiant une trajectoire carbone.
Ensuite, nous nous sommes demandés si la logique intégrée était appliquée sur les sites institutionnels de ces 40 entreprises. Ce n’est généralement pas le cas. Seules 17 entreprises mentionnent des éléments de performance extra-financière dans leur rubrique Finance.
Enfin, nous nous sommes penchés sur l’iconographie. Et là, c’est le drame. Des centaines d’humains souriant à des écrans rétroéclairés. Mais aucun animal vivant en photo. Même pas un oiseau dans un ciel ou un poisson dans une mare, une abeille sur une fleur. Rien. Nous aurons l’occasion de revenir sur ce sujet car il y a là un travail collectivement à mener.
En conclusion de l’étude et nonobstant ces deux derniers points (digital et biodiversité), la démarche intégrée progresse nettement au sein du CAC 40 et c’est tant mieux.